Filieres des biomatériaux de construction

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Bénéficiant d’atouts environnementaux essentiels – tels que le stockage de carbone, la « renouvelabilité » des matières premières ou encore de faibles besoins en énergie grise – les biomatériaux de construction permettent également d’apporter des réponses à des attentes fortes sur les plans sociétaux et économiques.
En s’articulant dans un triptyque agriculture-industrie-bâtiment, le développement des matériaux bio-sourcés s’inscrit souvent dans des logiques de filières, en lien étroit avec les territoires.

La filière bois (hors bois d’oeuvre)

Le bois est aujourd’hui valorisé sous de nombreuses formes : construction en bois massif comme le bois ipé 5, pâte à papier, ameublement, énergie ou encore chimie verte. La filière de valorisation de ces bois d’industrie propose aujourd’hui de nombreux produits à destination du bâtiment, principalement des panneaux de particules (structure et aménagement) et des panneaux de fibre de bois aussi appelés laines de bois (isolation).
Adhérents : ASIV

La filière chanvre

Autrefois largement répandue pour la confection de voiles et des cordages, le chanvre « industriel » connait depuis plusieurs années un regain d’intérêt pour son potentiel environnemental et ses applications dans le bâtiment notamment. Ses qualités agronomiques sont nombreuses : bonne tête d’assolement, pas d’utilisation de produits phytosanitaires et moins d’intrants entre autres. Les applications du chanvre dans le bâtiment sont nombreuses : vente de blocs de chanvre, laines de chanvre ou chènevotte en vrac pour l’isolation, bétons et mortiers (en projection ou banchés par exemple) ou encore éléments préfabriqués (parpaings ou pans de murs entiers).
Adhérents : Association CenC, Interchanvre et MNBC

Fonctionnement Hygrothermique des matériaux biosourcés

Les matériaux biosourcés font l’objet depuis plusieurs années, d’études visant à comprendre et à caractériser leur comportement hygrothermique. Ces études montrent que les matériaux biosourcés présentent des performances spécifiques par rapport aux phénomènes hygrothermique. Ces performances particulières jouent un rôle important dans le confort intérieur d’un bâtiment.

C&B avait entamé depuis juin 2012 un travail de synthèse balayant l’ensemble des publications trouvées sur le fonctionnement hygrothermiques des matériaux biosourcés. Ce travail a fait ensuite l’objet d’un rapport de synthèse .

Cette synthèse et cette journée technique ont permis de faire remonter un certain nombre de points positifs et négatifs dans les travaux publiés sur ce sujet :

  • transferts hygrothermiques étudiés pour de nombreux matériaux biosourcés,
  • beaucoup de publications sur les bétons de chanvre et sur la construction en bois massif,
  • un certain nombre de publications sur la paille, et quelques-unes sur les isolants végétaux ou autres matériaux biosourcés
  • différents niveaux d’études relevés : matériau, paroi ou bâtiment
  • objectifs des études différents : influence des transferts sur la durabilité de l’ouvrage, sur le confort hygrothermique  ou sur la performance thermique de la parois

MAIS :

  • les logiciels utilisés ne sont pas toujours adaptés à ces matériaux
  • beaucoup de recherches sont effectuées sur les mêmes problématiques sans dialogue entre les chercheurs
  • des liens restent à établir entre les transferts hygrothermiques et les consommations énergétiques de l’ouvrage.