Buller le temps d’un week-end au Museumotel l’Utopie dans les Vosges

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Envie de dormir à l’intérieur d’une œuvre d’art, c’est maintenant possible depuis la réhabilitation du Muséumotel l’Utopie par un groupe de passionnés à l’égard de l’œuvre de Pascal Haüsermann. Architecte suisse, Pascal Haüsermann est à l’origine de ce concept construit en 1967. Il a développé la technique dite du voile béton qui permet des formes arrondies.
Entourée des deux bras de la rivière Plaine, l’île Haüsermann est un lieu magique où sont posées 9 bulles en forme d’ovnis dans un écrin de verdure de 42 ares, en plein cœur de Raon-l’Etape dans les Vosges.
Ces bulles sont des chambres originales par leur forme et leur décoration intérieure spécifique à un thème, la Bulle Star, la Love Bulle, la Bulle Pop Art… Une bulle (équipée d’une douche italienne, d’un lavabo et wc) peut recevoir de une à cinq personnes.
Le Muséumotel l’Utopie, c’est aussi un « lieu-exposition-musée » où sculptures, objets décoratifs et mobiliers de grands designers sont exposés régulièrement. Vous pouvez notamment lors de vos promenades dans le jardin découvrir de nombreuses sculptures contemporaines. Le museumotel est également ouvert au public qui désire boire un verre ou simplement faire une visite.

EXPOSITION LES ANNEES FOLLES (1919-1929) au Museumotel l’Utopie dans les Vosges

Belle de jour et papillon de nuit… Ainsi Dieu (pour ne pas dire la Grande Guerre) créa la femme des années 20, à l’image d’une génération ivre de mode et de rythmes effrénés. Du cinq à sept à la vingt-cinquième heure, le musée Galliera nous donne rendez-vous avec la décennie au coeur d’un dressing/dancing idéal. En piste, la partie de plaisir ne s’essoufflera qu’au 29 février, à l’aube de luxueuses désillusions.

Sources Bibliographiques de l’exposition :

Dictionnaire amoureux de la Belle Epoque et des Années folles, de Benoît Duteurtre

La Belle Epoque , de Michel Winock

Les Français de la Belle Époque, Antoine Prost

 Un dernier tour de chaises musicales et la guerre est finie. La gueule de bois prend la relève des gueules cassées, aux gueules d’anges il leur reste le diable au corps. Pas si facile pour les femmes de rendre leur place à ces messieurs de retour des tranchées. Comme si, dans l’adversité, les barrières sociales avaient été enjambées pour mieux retarder l’armistice entre classes et sexes. Un pas en avant, un pas en arrière, le mouvement sied au charleston, moins à l’émancipation des garçonnes, impatientes de savourer leur liberté, le salomé Perugia fermement appuyé sur l’accélérateur. En excès de vitesse existentiel, avec un peu de champagne et quelques cigarettes d’avance, on tue les heures, encore miné par l’hécatombe de 1914-18 ; de quoi remiser l’amertume au placard.

Drôle d’endroit pour une mutinerie, depuis l’arrêt des hostilités le soulagement collectif semble avoir gagné les règles vestimentaires. Adieu le corset, bonjour la jambe gainée de soie ; les courbes fondent et la taille descend au profit d’une silhouette inédite, à la fois androgyne et coquette, simple et sophistiquée. Ignorant les contrastes sociaux (et les longueurs d’ourlets raisonnables), dès 1921 la robe-chemise et le chapeau cloche sont élus uniformes de la femme moderne, celle-là même qui après le travail court s’encanailler au contact du jazz et du jais. N’en déplaise aux censeurs, ce qui vaut pour l’incorrigible Parisienne vaut pour la petite bourgeoise provinciale. En un an la vogue vire au raz-de-marée.

Coco Chanel et Lucien Lelong dans les années 20 (c) D.R Au bonheur des dames, voilà qu’elles boudent la Tour Eiffel pour l’avenue Montaigne, la rue de la Paix ou le faubourg Saint-Honoré, où pullulent les nouveaux temples de l’élégance. Prélude à l’ère des couturiers superstars, les années 20 voient le statut de fournisseur évoluer vers celui d’icône mondaine. Gangs de Paris, la mode est une grande famille principalement composée de femmes, et comme dans n’importe quelle famille, ses membres médisent, se jalousent et lancent des défis. Est-ce pour ériger des empires que les ténors du textile multiplient les licences et se donnent en spectacle de la sorte ? Dans le rôle du père, Paul Poiret ne manque jamais l’occasion de défrayer la chronique. Connu pour ses mythiques bals costumés, surtout pour avoir osé encourager le port de la jupe culotte et l’abandon du corset au début du siècle, quinze ans plus tard cet esprit fantasque persiste et signe en couleurs avec ses dalmatiques (ample manteau-tunique) et robes du soir brodées de milles feux, emblématiques d’une esthétique sans frontières ni âge.

EXPOSITION LES ANNEES FOLLES (1919-1929) au Museumotel l’Utopie dans les Vosges