Construire un puits canadien

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Le puits canadien, ou puits provençale est une manière extrêmement simple de réchauffer ou refroidir l’air de votre habitation par le biais de la géothermie passive.
Facilement réalisable, et d’un coût faible, il faut néanmoins prévoir son installation durant le chantier de construction, car ce dernier demande le terrassement d’une tranchée profonde dans le terrain.
Le puits canadien peut être idéalement couplé à une VMC double flux, ou utilisé avec une ventilation conventionnelle.

principe du puits canadien

Le principe, simplisme, consiste à faire passer l’air de renouvèlements de l’habitation dans un tube enterré à une profondeur de 1,5 à 2 mètres sur une longueur d’environ 30 à 50 mètres.
A cette profondeur, la température de la terre est sensiblement constant qu’elle que soit la saison.
En hiver, le sol plus chaud que l’air extérieur cèdera son énergie à l’air qui traverse le tube, ce dernier parviendra, réchauffé, dans l’habitation.
En saison chaude, c’est le contraire, l’air chaud traversant le puits canadien va céder son énergie à la terre et va se refroidir.

schéma

Le puisard est destiné à recueillir et évacuer l’eau de condensation, le fond n’étant pas bouché, il est couvert de gravier afin de permettre l’infiltration, le couvercle devra être étanche.
On veillera à conserver une pente constante d’environ 3% vers le puisard, afin de permettre l’écoulement vers celui-ci et éviter ainsi la stagnation d’eau.
Le tube peut être constitué, par exemple, avec un fourreau diamètre 160mm (gaine janolène), on évitera le PVC, celui-ci pouvant libérer des COV dans l’air.
L’entrée du tube, située environ 1 mettre au dessus du sol, recevra un chapeautage la protégeant de la pluie et sera munie d’un fin grillage pour prévenir les introductions d’insectes, rongeurs ou de débris.

Pour aller plus loin : Puits canadien, la climatisation naturelle

Appelé échangeur air-sol, le puits canadien (ou puits provençal) contribue tout autant au renouvellement de l’air qu’à la climatisation de la maison. Son principe consiste à rafraîchir ou à préchauffer l’air entrant dans la maison par le biais d’un tube enterré à 1,5 m de profondeur.
En utilisant l’inertie thermique du sol, le tube du puits canadien traite l’air aspiré de l’extérieur pour diffuser dans toute la maison un air frais ou préchauffé. La circulation de l’air dans le tube peut s’opérer passivement (exploitation des techniques de surpression en entrée de tube) et/ou de dépression en sortie de tube mécaniquement (utilisation d’une ventilation motorisée adaptée). A noter, une Ventilation Mécanique Contrôlée (VMC) peut toutefois se charger du rôle de cette ventilation motorisée adaptée. Ainsi, cette dernière n’est que rarement utilisée dans les pays où l’installation d’une VMC dans les maisons d’habitation est obligatoire. Dans le Sud de la France le puits canadien ne remplace pas vraiment l’installation de climatisation pour l’instant

Puits canadien : performances techniques

Les performances techniques du puits canadien dépendent de :
– de la nature du sol : variation de la conductivité thermique du sol suivant la présence d’eau et sa constance
– du dimensionnement du tube et le débit d’air : plus la vitesse d’écoulement du flux d’air est faible et plus la surface du tube est grande, plus l’échange thermique est important
– de la profondeur de l’enfouissement du tube : plus le tube est enfouit profondément dans le sous-sol, plus la température est constante. Le compromis entre rendement et coût de terrassement est généralement trouvé entre 1 et 2 m de profondeur
– du taux d’hygrométrie du flux d’air dans le tube

La performance technique n’est que très peu affectée par la conductivité thermique du matériau du tube. Pour plus d’efficacité, il est conseillé d’opter pour des tubes en polypropylène.
Il est à noter qu’un puits canadien n’est pas assez efficace dans une zone où les climats offrent des saisons chaudes et humides.

Puits canadien : précautions à prendre pour sa mise en œuvre

Etant l’élément principal du puits canadien, le tube est soumis à certaines contraintes selon son environnement : résister à la corrosion, à l’écrasement, à de légères déformations et à un traitement chimique ou thermique, ne pas être poreux, être imperméable (à l’eau, au gaz, …), avoir une paroi interne lisse.
Aussi, afin de garantir la bonne qualité de l’air distribué, il faut prendre certaines mesures de précaution lors de l’installation du puits canadien : mettre en place des filtres en entrée du circuit, réaliser des dispositifs permettant l’évacuation des eaux de condensation, contrôler l’étanchéité des circuits…